Quelles sont les causes possibles du TNF?

Les troubles neurologiques fonctionnels (TNF) sont des symptômes moteurs et sensoriels causés par un dysfonctionnement du réseau cérébral, avec possibilité d’une fonction normale. Ils se situent à la frontière entre la neurologie et la psychiatrie, car ils résultent d’une anomalie de fonctionnement du système nerveux central. Ils se caractérisent par une altération de la transmission de l’information entre les régions cérébrales impliquées dans la régulation émotionnelle et la représentation de soi d’une part, et le système moteur et sensitif d’autre part.
Voici quelques éléments concernant les causes possibles des TNF :
- Facteurs prédisposants : Certains événements de vie difficiles peuvent rendre une personne vulnérable au développement de ce type de trouble. Ces facteurs prédisposants créent une sensibilité accrue. Ils augmentent la vulnérabilité du patient. Ils incluent des antécédents de troubles anxieux ou dépressifs, des traits de personnalité spécifiques (souvent une grande sensibilité émotionnelle) et des événements traumatiques ou stressants, parfois dès l’enfance.
- Violences et négligences pendant l’enfance (physiques, sexuelles ou émotionnelles) multiplient par quatre le risque de développer un TNF à l’âge adulte.
- Antécédents de troubles psychiatriques (anxiété, dépression) et sensibilité émotionnelle élevée favorisent la vulnérabilité au TNF.
- Épisodes de stress chronique ou burn-out professionnel, ainsi que maladies neurologiques ou médicales antérieures, accroissent le risque de TNF.
- Facteurs précipitants : Les TNF peuvent être déclenchés par des émotions fortes, positives ou négatives, bien que ces facteurs ne soient pas systématiques et parfois difficiles à identifier. De nombreux événements peuvent précipiter le début des symptômes. Il peut s’agir d’événements psychosociaux intenses (perte d’un proche, burn-out, ou stress aigu) mais également d’événements physiques comme un traumatisme, une infection, une chirurgie ou, dans certains cas, la prise d’un médicament. La « prise médicamenteuse » peut être considérée par certains comme un stress physique ou psychologique contribuant au déclenchement, même si ce facteur est moins fréquemment mis en avant que les événements émotionnels ou traumatiques.
- Événement physique ou médical récent (traumatisme, chirurgie, infection) peut précipiter l’apparition de symptômes fonctionnels.
- Stress aigu ou choc émotionnel, positifs ou négatifs (ex. forte émotion joyeuse ou dramatique), déclenchent souvent la maladie de façon non systématique et parfois difficile à identifier.
- Épuisement physique ou mental – fatigue prolongée affaiblit la capacité à gérer émotions et stress, favorisant l’émergence du TNF.
- Facteurs perpétuant : Ces facteurs favorisent le maintien des TNF dans la durée. Ils peuvent correspondre à des stratégies d’adaptation qui, à un moment donné, ont permis de faire face à une situation, mais qui alimentent maintenant le trouble. Par exemple, la multiplication des examens médicaux, le refus du diagnostic, les troubles dépressifs ou anxieux, et les dysfonctionnements familiaux peuvent contribuer à inscrire les TNF dans la durée. Une fois le trouble instauré, des mécanismes tels que des examens médicaux répétés, le refus du diagnostic ou encore des dysfonctionnements dans l’entourage (comme des conflits familiaux) peuvent participer au maintien et à l’aggravation du TNF.
- Peurs excessives et croyances négatives sur l’irréversibilité ou la gravité des symptômes renforcent et maintiennent le TNF dans le temps.
- Évitement des activités jugées à risque limite la réadaptation et entretient la symptomatologie fonctionnelle.
- Multiplication des examens médicaux et incompréhension ou refus du diagnostic ralentissent le rétablissement et nourrissent l’anxiété.
- Troubles dépressifs et anxieux comorbides, ainsi que dysfonctionnements familiaux, aggravent et prolongent les symptômes fonctionnels.
Le rôle de la prise médicamenteuse
Concernant la prise médicamenteuse comme déclencheur, il faut nuancer :
- Rarement en isolation Bien qu’il soit reconnu qu’un événement physique (dont l’ingestion ou l’exposition à une substance médicamenteuse) puisse servir de déclencheur dans le cadre d’une vulnérabilité préexistante, la prise médicamenteuse à elle seule n’est pas identifiée comme une cause majeure dans la majorité des études sur les TNF.
- Données épidémiologiques Les études épidémiologiques concernant les TNF rapportent généralement une incidence globale de l’ordre de 4 à 5 cas pour 100 000 patients par an, sans nécessairement disséquer spécifiquement l’origine médicamenteuse de manière isolée. À notre connaissance, la littérature ne fournit pas un chiffre précis ou une proportion clairement établie de patients chez qui la prise d’un médicament a été identifiée comme le facteur déclenchant principal d’un TNF.
Types de médicaments potentiellement impliqués
En ce qui concerne le type de médicaments évoqués :
- Médicaments immunomodulateurs et biothérapies Dans un autre cadre, on entend souvent parler des traitements « anti-TNF » qui sont eux-mêmes des médicaments destinés à bloquer le TNF α dans des pathologies inflammatoires (comme la polyarthrite rhumatoïde) ; néanmoins, il s’agit ici d’une toute autre situation où l’on parle d’inhibiteurs du TNF, et non pas de TNF au sens de troubles neurologiques fonctionnels.
- Prise médicamenteuse en tant que facteur déclenchant De manière générale, aucun médicament en particulier n’est régulièrement reconnu dans la littérature comme provoquant à lui seul un TNF. Dans de rares cas, certaines substances peuvent contribuer à un stress physiologique ou perturber l’équilibre corps-esprit, mais ce mécanisme reste moins documenté par rapport à d’autres déclencheurs (comme les chocs émotionnels ou traumatismes physiques).
Les troubles neurologiques fonctionnels résultent d’une conjonction complexe de facteurs prédisposants, déclenchants et perpétuants. Si des événements « physiques », comme la prise d’un médicament, peuvent dans certains cas être associés à l’apparition des symptômes, ils ne représentent pas en eux-mêmes une cause dominante et les données précises quant au nombre de patients concernés par ce déclenchement médicamenteux font défaut dans la littérature.
Il est important de noter que les TNF constituent une véritable maladie, et les symptômes ne sont pas consciemment provoqués. L’anomalie réside dans la façon dont le cerveau envoie les messages au corps. Les symptômes peuvent mimer un grand nombre de troubles neurologiques lésionnels, mais l’absence de lésion neurologique est une bonne nouvelle, car cela signifie que les symptômes sont curables. La prise en charge des TNF implique une approche pluridisciplinaire, avec la collaboration de neurologues, de psychiatres, de rééducateurs, psychologues, sophrologues, psychomotriciens, etc…