Morgane Rousseau & Katleen Salort PSYCHOMOTRICIENNES A L’HOPITAL DE JOUR BIPOL’AIR A LYON (69)
La psychomotricité est un métier paramédical qui s’intéresse à la personne dans son ensemble, en prenant en compte les dimensions corporelles, psychiques, émotionnelles, affectives et cognitives.
Elle vise à travailler autour du rapport au corps afin d’apporter une harmonie psychocorporelle chez l’individu.
La formation de psychomotricien tient place en école de psychomotricité et dure actuellement 3 ans.
Le psychomotricien est formé et sensibilisé à l’approche psychocorporelle de tout type de personne, quel que soit l’âge ou la pathologie.
L’approche psychomotrice auprès de patients atteints d’un trouble neurologique fonctionnel
(TNF) est particulièrement intéressante : cette pathologie est éminemment psychomotrice car impactant le fonctionnement corporopsychique de la personne.
Les interventions possibles sont multiples : des ateliers groupaux permettent de travailler certaines thématiques récurrentes dans cette pathologie (désengagement corporel et du mouvement, troubles d’identification des émotions, difficultés dans les habiletés sociales et l’affirmation de soi, etc.)
Un suivi individuel peut être proposé pour travailler des problématiques spécifiques autour du rapport au corps (troubles du schéma corporel, de l’image du corps).
Une approche de conscience corporelle et de relaxation peut également être abordée en psychomotricité, mais aussi à travers des disciplines complémentaires comme la sophrologie ou le yoga.
Les objectifs avec les patients TNF varient d’une personne à l’autre, mais vont principalement se centrer sur le travail autour de la reconnexion entre la vie psychique et la vie corporelle, qui sont souvent scindées dans cette pathologie.
Il est parfois difficile d’aborder ce sujet avec les patients, qui peuvent avoir un passé marqué de traumatismes ou rencontrer d’importantes difficultés à entrer en relation avec leur vécu corporel.
Il semble pertinent de pouvoir être à l’écoute des limites du patient et de proposer progressivement différents exercices.
Cela est d’autant plus important que, du fait du détachement aux ressentis du corps, les patients ont tendance à mal identifier leurs limites ou à ne pas les prendre en compte, ce qui peut constituer un objectif de travail.
Il est également nécessaire d’avoir conscience que les troubles ne sont pas à traiter frontalement, car les symptômes ont tendance à se majorer lorsque l’attention est portée sur eux. Il est plus pertinent de passer par des exercices détournés (détournement attentionnel) pour favoriser le recrutement corporel, notamment à travers le ludique.
Dans le même registre, un travail de stimulation sensorielle direct ne sera pas forcément pertinent pour la récupération des capacités sensorielles altérées, mais pourra se travailler dans des exercices plus globaux.
Merci Morgane Rousseau & Katleen Salort
le collectif CAP TNF